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dimanche 24 mai 2015

L'ENFER DE CHURCH STREET - JAKE HINKSON

Hérésie à l’horizon, si ça vous choque, passez votre chemin…

Geoffrey Webb, dont l’embonpoint le met sur le podium des cibles parfaites,  est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, même très bien. A son agresseur, Paul, il propose un marché : empocher les 3000 $ qui se trouvent dans son portefeuille, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, Webb a besoin de se confesser. Et il est prêt à expliquer pourquoi…

Cette confession « intime » nous laisse pantois !

Webb le tocard que même les autres tocards pouvaient regarder de haut, le baume qui renforçait l’estime de soi vacillante de tous était un beau-parleur, et cette qualité a fait de lui l’aumônier de l’Eglise Baptiste de Little Rock. Il le fait parce qu’il a tout simplement besoin d’un endroit et de l’argent pour vivre. En un mot monsieur tout le monde, que l’on prend en sympathie, sans pour autant s’y identifier.. Un homme pieux, dont la seule intention est de suivre la volonté du Seigneur…

Pieux, pieu à un X près, il vous le plante bien profond :)

Les crimes s’enchaînent et se déchaînent, mais ce ne sont que de pauvres concours de circonstance, vous auriez peut être pu faire pareil dans une telle situation… ce n’est vraiment pas un mauvais bougre, la preuve il est profondément amoureux d’Angela, mineure, fille du pasteur, qui est tout sauf une Lolita, une petite grassouillette insignifiante sous tout rapport !


Voilà le curé qui bouffe du curé, je vous ai dit que c’était un homme bien :)

« Si Dieu existe, eh bien, je crois qu’il a inventé l’humanité de manière que quelqu’un sache qu’il existe. Et en plus, il lui fallait un spectacle à contempler. S’il n’y avait pas les affreuses, vilaines petites manies de l’humanité, que pourrait-il bien faire de toute cette éternité ? »

« S’il n’ y a pas de souffrance, les hommes ne ressentiraient pas le besoin de croire en Dieu. Mais le plus écœurant, c’est que, s’il y a un Dieu, il a justement dû prévoir ça. »


Jake Hinkson maîtrise l’intrigue, puisqu’elle est brillamment menée, mais également la nature humaine. Aucune longueur, la quintessence de plusieurs péchés tenant dans un seul livre ! Un régal dans le genre transgression, du noir saupoudré d’humour noir !


Et le bookfacing dans la lignée du livre…




Editions Gallmeister
Collection NeoNoir
Date de parution : 05 Mars 2015
236 pages



L’auteur :

Jake Hinkson par Jake Hinkson
Flannery O’Connor a un jour écrit qu’“un écrivain qui a survécu à son enfance dispose d’assez d’informations sur la vie pour tenir jusqu’à la fin de ses jours”. Flannery O’Connor est mon auteure préférée.
Je suis né dans l’Arkansas en 1975. Mon père était charpentier et diacre dans une église évangélique, ma mère secrétaire dans une église. J’ai deux frères, l’un plus âgé, l’autre plus jeune. Le grand est devenu pasteur. Le petit enseigne l’histoire. Nous avons grandi dans une famille stricte, baptiste, du Sud des États-Unis. À l’époque, je ne considérais ni ma famille ni moi-même comme des gens “religieux”. C’était simplement la vie telle que je la connaissais. Nous allions à l’Église trois fois par semaine.
L’été de mes quatorze ans, nous sommes partis dans les monts Ozark nous installer dans un camp religieux géré par mon oncle et ma tante, des missionnaires. Ma famille s’est entassée dans un petit chalet et j’ai passé l’année de ma seconde à dormir sur le canapé.
Le camp organisait des réunions pour le renouveau de la foi et d’autres ateliers pour les jeunes. J’ai participé à un camp de travail pour les garçons, ce qui était aussi amusant que ça en a l’air. On y alterne travail en extérieur (défrichage, cimentage) et étude intensive de la Bible.
À cette époque,  j’ai commencé à lire des romans policiers que je sélectionnais à la bibliothèque. Mickey Spillane est le premier auteur dans lequel je me suis plongé. J’ai fait la découverte de Bogart au même moment, et via ses films, je suis arrivé jusqu’à Hammett et Chandler. C’est à cette période que j’ai loué en secret le film La Mort sera si douce, en pensant qu’il s’agissait là d’un porno soft, et c’est ainsi que j’ai découvert Jim Thompson.
Les deux obsessions de mes jeunes années – la religion et le crime – m’habitent encore aujourd’hui. À l’université, j’ai découvert O’Connor et Faulkner, Dickinson et Baldwin, mais toutes ces œuvres ramenaient aux notions de péché et de rédemption, de transgression et de ruine, qui ont constitué mon enfance.
Durant ma première année de fac, j’ai traversé une crise religieuse. Malheureux au sein de l’Église baptiste du Sud, conservatrice, mais réticent à l’idée d’assumer mon scepticisme, je me suis enfoncé plus encore dans la croyance et ai rejoint l’Église pentecôtiste ultra-orthodoxe. J’ai alors épousé la fille d’un pasteur pentecôtiste.
Quatre ans plus tard, lessivé par les services charismatiques (aucun maniement de serpent, malheureusement, mais un grand nombre de cris, de touchers, de prophéties et de langages codés), j’ai abandonné complètement l’Église.
J’ai repris mes études, et trouvé un petit boulot dans une vieille librairie de Little Rock. J’ai  discuté un jour de westerns avec Charles Portis. Une autre fois de livres électroniques avec Dee Brown.
Quelques années plus tard, j’ai intégré en Caroline du Nord, à Wilmington, un master de création littéraire où John Jeremiah Sullivan, Clyde Edgerton, Rebecca Lee, et Karen E. Bender enseignent. C’est à cette période, à tout juste trente ans, que j’ai découvert l’alcool. La première fois que je me suis saoulé, j’ai discuté avec Donna Tartt de La Corde, le film d’Hitchcock.
J’ai passé la grande partie des dix dernières années à enseigner, à l’Université du Maryland, à Trinity Washington University, et à Monmouth University dans le New Jersey. Depuis un an, j’habite à Chicago.
Mes principaux centres d’intérêt, mis à part lire et écrire, sont aujourd’hui d’observer les mystères inhérents à mon épouse, Heather Brown, et à notre chat, Little Edie Beale, et de hanter les différentes salles de cinéma de la ville. Mes goûts musicaux s’orientent vers le gospel d’antan - the Louvin Brothers, Sister Rosetta Tharpe, The Five Blind Boys of Mississippi.
J’écris souvent dans des magazines tels que la Los Angeles Review of Books, Mental Floss, Mystery Scene, Criminal Element et Tor. Depuis cinq ans, je publie des articles dans le journal de cinéma d’Eddie Muller,Noir City. Début 2015, Broken River Books a publié un recueil de mes articles consacrés au cinéma et intitulé The Blind Alley: Exploring Film Noir’s Forgotten Corners. Est sorti au même moment mon premier recueil de nouvelles, The Deepening Shade, aux éditions All Due Respect.
Voici, en résumé, ma vie jusqu’ici.

4 commentaires:

  1. Une belle chronique au ton plein d'humour! Tu m'as donné envie de lire le livre! Joli le bookfacing, je suis fan!

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    1. Merci :) il fallait bien un bookfacing qui représente l'atmosphère de livre!! ohhh j'ai péché :)

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  2. Très belle chronique. Je suis tout à fait en phase avec ton avis. Je l'ai lu il y a peu, un régal de roman noir, avec un zeste d'humour iconoclaste.

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    1. Merci beaucoup Vinc-sang, venant de toi le maître du noir et du rouge aussi;), c'est un compliment qui me touche sincèrement!

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